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« ÇA VA, C’EST PAS SI GRAVE…» - Témoignage du 1 avril.

« ÇA VA, C’EST PAS SI GRAVE…»

Le sexisme est une réalité, même à Sciences Po, et c’est la responsabilité de chacun.e de le combattre, en commençant par le reconnaître.

Nous publions un troisième récit aujourd’hui dans le cadre de notre série de témoignages.


N’hésitez pas à nous contacter par MP sur Facebook ou par mail si vous souhaitez également partager une expérience ou un souvenir sexiste qui vous a marqué au cours de vos études à Sciences Po. Enseignants, membres du personnel technique ou administratif.... vos témoignages sont également les bienvenus !

Contact : collectifpamplemousse.spl@gmail.com

 

"Je suis arrivée à l'IEP, pleine d'espoir sur la formation que j'allais suivre. Je pensais pouvoir enfin passer des soirées à débattre avec des amis, aller dans des cafés après les cours pour discuter de l'actualité politique... J'ai très vite déchanté.

J'ai décidé d'entretenir le moins de rapports possibles avec les membres de ma promotion. Les personnes que je fréquentais (surtout des filles), étaient triées sur le volet et très vite, j'ai refusé de fréquenter les soirées où je croiserais des "camarades" de promotion. Avec le recul, je considère que cette décision très excluante m'a permis de conserver ma santé mentale.


Si je pouvais fuir relativement facilement la violence des étudiants, celle qui a été le plus dure à supporter a été celle des enseignants. En position d'autorité par rapport à nous, il était plus difficile de les contredire et, de toute façon, nos plaintes n'étaient pas écoutées. Je me rappelle d'un épisode en 5e année, où, un peu plus échaudée et fatiguée par les agressions à répétitions, je me suis plainte à mon directeur de master des remarques salaces explicitement dirigées vers moi et l'une de mes camarade de la part de l'un des intervenants. A ma plainte, il a ri et m'a suggéré de le prendre "avec humour", parce que je n'étais "pas la première à me plaindre" mais tout le monde savait que cet intervenant n'était "pas sérieux". Cette réaction m'a d'autant plus choquée qu'elle faisait écho à une confidence d'une de mes camarades, deux ans plus tôt: l'un des professeurs la draguait lourdement, au point qu'elle l'évitait systématiquement. Je l'ai vue par exemple se cacher dans l'atrium pour ne pas que, depuis la machine à café, il ne l'aperçoive et ne vienne lui parler.


D'une façon plus générale, l'attitude des professeurs tout au long du cursus était problématique, même lorsqu'elle n'était pas dirigée vers une étudiante en particulier. J'ai quitté l'IEP depuis plusieurs années, j'éprouve encore un fort malaise à revenir dans les locaux, j'ai la boule au ventre à l'idée d'en croiser les étudiants.

Je réalise maintenant que j'ai été en état de choc, au point, au cours de ma 4e année, de ne plus aller en cours du tout pour fuir cette violence omniprésente, qui m'a empêchée d'effectuer mon cursus dans des conditions normales."


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