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« Ça va, c'est pas si grave » - Témoignage du 17 mars.

« ÇA VA, C’EST PAS SI GRAVE…»

« Ça arrive », « Ça aurait pu être pire », « C’était pour rigoler », « Fallait pas boire autant », …


Le Collectif Pamplemousse lance la publication d’une série de témoignages anonymes d’étudiant.e.s de Sciences Po Lyon, pour rappeler que, si des événements sont perçus comme drôles, anodins ou juste “pas si graves” par certains, ils peuvent être vécus par d’autres comme des épreuves ou des traumatismes. Le sexisme est une réalité, même à Sciences Po, et c’est la responsabilité de chacun.e de le combattre, en commençant par le reconnaître.


Nous publierons un témoignage par semaine jusqu’aux prochaines vacances. N’hésitez pas à nous contacter par MP ou par mail si vous souhaitez également partager une expérience ou un souvenir sexiste qui vous a marqué au cours de vos études à Sciences Po. Enseignants, membres du personnel technique ou administratif.... vos témoignages sont également les bienvenus !


Contact :


 

Voici un premier témoignage d’une expérience vécue il y a plusieurs années par une étudiante.


"J’avais 19 ans, je venais de rentrer à Sciences Po Lyon. Depuis la rentrée, je ressentais une impression de liberté : je sortais à peine du lycée, je pouvais faire la fête et boire tant que je voulais.


Ce que je veux vous raconter s’est déroulé le premier soir du WEI. J’avais bien bu, la soirée touchait à sa fin.


Au cours de la soirée un ami m’avait énervée, j’avais été obligée de le repousser physiquement plusieurs fois à cause de ses demandes pressantes car il n’entendait pas les “non”. J’ai d’abord rejoint une amie, à qui je me suis confiée, puis me suis éloignée seule pour prendre l’air.


J’étais perdue dans mes pensées. Tout d’un coup, j’ai ressenti un mouvement violent derrière moi, et la présence d’une personne. Je n’ai pas eu le temps de me retourner, je me suis sentie tout de suite plaquée contre le mur, dans un coin. Je n’ai pas compris ce qu’il se passait, puis j’ai senti ses mains se glisser sous mes vêtements, dans mon pantalon, sans pouvoir faire quoi que ce soit. Je n’ai pas pu voir son visage, il est reparti très vite et personne n’a rien vu.


Abasourdie, je n’ai pas compris ce qu’il venait de se produire. Je n’ai pas voulu y repenser le lendemain, ni le dimanche. Je n’en ai pas parlé.


C’est le lundi matin, en revenant en cours, que je me suis finalement rendue compte de ce qu’il s’était passé ce vendredi soir. Ma première réaction a été de me dire que le mec qui était responsable de cela se trouvait sûrement dans le même amphi que moi, peut être assis tout près, mais que je ne saurai jamais qui c’était. Je me suis promis que je n’aurai jamais de relation avec un mec de Sciences Po.


Je n’en ai parlé à personne pendant deux ans. Et deux ans c’est long. J’avais honte, je me sentais responsable car je n’avais pas pu voir son visage, mais aussi parce que j’avais beaucoup bu et que je n’avais pas réagi pendant mon agression. Car oui, c’était bien une agression sexuelle, et c’est seulement deux ans après que je l’ai réalisé."


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